ANALYSE DU TWISTED TALE « HISTOIRE ETERNELLE » DE LIZ BRASWELL

« Histoire Éternelle : Et si la mère de Belle avait maudit la Bête ? » De Liz Braswell

Qui n’a jamais rêvé d’écrire ses propres histoires, son propre livre pour créer un nouveau monde, une nouvelle vie ou encore simplement partir à l’aventure ? Moi, en tout cas, j’en ai toujours rêvé. A tel point, que quand je lisais un nouveau livre qui me passionnait, j’étais jalouse de ne pas en être l’auteure. Par conséquent, j’ai toujours trouvé que toutes les idées d’écriture, d’invention et d’imagination avaient déjà été écrites, exploitées, étudiées, analysées… Je sais qu’écrire est un art mais comme tous les arts, il faut savoir le réinventer et innover dans celui-ci. Ainsi, écrire une nouvelle histoire de fiction relève, selon moi, du défi extrême de surprendre encore aujourd’hui, au XXIème siècle, les lecteurs. Le style de romans qui m’intéressent le plus sont les livres de fiction basés sur des histoires fantastiques ou féériques. Depuis plusieurs décennies, les contes de fées sont repris et réinterprétés afin d’être adaptés aux nouvelles générations. C’est le cas de l’histoire de « La Belle et la Bête » dont l’origine est quasi-inconnue tant elle a été réinventée, réécrite et réinterprétée de nombreuses fois et par de nombreuses personnes différentes au fil du temps (Son origine pourrait remonter au IIème siècle !). Ces réécritures permettent d’apporter des nouveautés aux lecteurs tout en leur racontant des histoires adaptées à leur âge et leur génération. Ainsi, ces histoires paraissent toujours d’actualité, donc, nouvelles.


En 2015 est paru aux éditions Hachette Heroes, dans la collection Heroes et Vilains, une série de livres qui revisitent les histoires des contes de fées déjà reprises par les studios Disney. Les histoires de ses livres sont exactement identiques à celles des dessins animés et films d’animations Disney à un détail près : un élément (un seul !) change…et toute l’histoire connue devient donc inconnue. Ces histoires s’appellent les « Twisted Tales », comprenez « Les histoires mêlées » en français. Ainsi, la surprise est de nouveau au rendez-vous avec ces nouvelles péripéties, et le suspense est à son comble. Elles consistent par exemple à cela : « Et si Aladdin n’avait jamais trouvé la lampe magique ? » ou encore « Et si la méchante reine avait empoisonné le prince ? » ou enfin « Et si La Belle au bois dormant ne s’était jamais réveillée ? ».


La fiction n’étant pas réelle et ouvrant, au contraire, sur de nombreux « mondes des possibles », ces histoires sont tout à fait intéressantes. Ainsi, face au succès de ces histoires revisitées, et repensant à mon envie d’écrire des histoires originales (mais croyant que tout avait déjà été écrit), j’ai été fascinée de relire des histoires de mon enfance tout en ayant l’impression de les redécouvrir. Je me suis alors demandée quel était l’intérêt (si ce n’est commercial) d’imaginer ce que l’auteur initial n’avait pas écrit (peut-être volontairement) tout en changeant une part entière et décisive de ce qu’il avait inventé ? N’est-ce pas là une forme de plagiat oude manque d’imagination ? Peut-on, par conséquent considérer ses histoires comme vraies dans leur « monde » de fiction original ou, au contraire, prennent-elles racines dans un nouveau monde de fiction indépendant de l’initial ?

En tant qu’amatrice de Disney, je ne pouvais passer à côté des Twisted Tales de Hachette Heroes où les histoires de nos héros d’enfance préférés sont revisitées. Un détail change, et c’est toute la suite de l’histoire que l’on connait qui bascule.

J’ai tout de suite été attirée par ces nouvelles histoires Disney. Et, c’est bien entendu la réécriture de la Belle et la Bête, mon Disney préféré, qui a attiré mon attention en premier.

« Histoire Eternelle » est un roman de fiction écrit par Liz Braswell et publié pour la première fois en 2016.
En voici la quatrième de couverture :


« Belle est une jeune femme vive, intelligente, ingénieuse et impatiente. Curieuse, elle n’aspire qu’à échapper définitivement à son petit village. Elle veut explorer le monde, malgré les réticences de son père à quitter leur chaumière, au cas où la mère de Belle reviendrait – une mère dont elle se souvient à peine. Mais Belle est surtout la prisonnière d’une bête effrayante et colérique – et c’est son principal souci. Pourtant, quand Belle touche la rose enchantée de la Bête, des images étranges la submergent, des images d’une mère qu’elle pensait ne jamais revoir. Plus étrange encore, elle réalise que sa mère n’est autre que la belle enchanteresse qui, jadis, a maudit la Bête, son château, et tous ses habitants. Sous le choc, Belle et la Bête doivent s’unir pour percer le sombre secret autour de leur familles – un secret vieux de vingt et un ans. Ceci n’est pas l’histoire de La Belle et La Bête telle que vous la connaissez. C’est une histoire de famille. De magie. D’amour. Une histoire où un seul détail peut tout changer. »

Le quatrième de couverture est assez intriguant. La dernière phrase est très accrocheuse : « Un seul détail peut tout changer ». Le narrateur s’implique dans ce changement et s’adresse aux lecteurs en leur disant que l’histoire qu’ils vont lire n’est pas celle qu’ils croient connaître. Il les préparent aux changements et les amène doucement vers ce changement, comme pour ne pas trop heurter leurs connaissances acquises depuis l’enfance sur cette histoire et ainsi prendre le risque de les brusquer et de les faire fuir. Et c’est ce qui m’a séduite dans cette version : l’auteur réussit à convaincre le lecteur que cette version de l’histoire est possible et probable pour leur donner envie d’y croire. En bref, il suscite l’adhésion du lecteur au fait que ce qu’ils vont lire sera volontairement différent de ce qu’ils connaissent de l’histoire originelle.

Sans spolier, j’ai beaucoup aimé cette histoire alternative. J’ai apprécié découvrir une histoire qui relatait la vie de la mère de Belle, inexistante dans le Disney, à tel point que j’ai du mal, aujourd’hui, à imaginer l’histoire de la Belle et la Bête sans cette histoire sur la mère de Belle.

De plus, la manière dont l’histoire est écrite et mis en en place dans le livre est très attractive : il y a en effet une alternance entre les chapitres concernant l’histoire originelle et le détail qui change tout. Cela permet de garder le lecteur en haleine jusqu’à la rencontre des deux récits qui, alors, change tout ce que l’on connait et nous donne l’impression de découvrir une nouvelle histoire.

Au fil de la lecture, nous constatons que le travail de réécriture d’une histoire déjà connue est tout de même un travail réel et quasi identique que celui de la création d’une nouvelle histoire. Je dirais même que cela amène une difficulté particulière : Inventer une fiction où tout est à créer selon nos envies peut être facile. L’auteur est totalement libre de faire ce qu’il veut en terme de lois et d’histoire. Dans un travail de réécriture, les bases sont déjà données et doivent être respectées même si l’histoire diffère. Les personnages doivent avoir une histoire personnelle identique entre les deux histoires. Ils doivent avoir des points communs, les mêmes traits de caractère et le même physique, par exemple, qui respectent les termes mis en place par l’auteur initial, auquel cas, les personnages deviendraient de nouveaux personnages qui porteraient simplement des noms similaires à ceux de l’histoire originelle. Autrement dit, l’auteur qui réécrit une histoire de fiction, même s’il crée une nouvelle histoire (une histoire dans l’histoire) est beaucoup moins libre que l’auteur qui démarre d’une feuille blanche. Son travail doit relever d’une connaissance minutieuse sur l’histoire originelle pour ne commettre aucun « faux raccord » et être crédible aux yeux des lecteurs.

De plus, l’histoire nouvellement créé doit tout de même apporter des connaissances complémentaires à l’histoire initiale. Ici, pour le cas du livre « Histoire Eternelle » de Liz Braswell, la nouvelle histoire tire son intérêt dans le fait qu’elle apporte des éléments cohérents et probables à l’histoire de la mère de Belle, passées sous silence dans l’histoire de Disney. Mais encore, elle donne une explication à l’action de l’enchanteresse. Il est vrai que dans l’histoire initiale, les raisons de l’action de l’enchanteresse contre le prince ne sont pas connues et semblent tenir du simple fait qu’elle voulait tester a bonté. Or, cette réécriture apporte une explication, comme un alibi à un suspect, et permet ainsi de résoudre de nombreuse part d’ombre non connues ou non développées dans l’histoire d’origine. Autrement dit, cette réécriture apporte des compléments d’information très intéressants et très pertinents à l’histoire déjà connue. Je pense que c’est cela qui donne à l’histoire tout son « poids », c’est-à-dire toute sa crédibilité. Ça la rend ainsi passionnante et amène encore plus de féérie dans ce monde des possibles déjà connu, qui, ainsi, s’agrandit avec cette histoire. Plus qu’une simple réécriture de l’histoire, elle en est un complément qui devient indispensable à la compréhension globale de l’histoire originale.

Je ne vous cache pas qu’avant de me lancer dans cette lecture, j’ai été réticente à l’idée de découvrir une autre version d’une histoire qui me paraissait déjà parfaite telle qu’elle était. Mais, le but de ces Twisted Tales n’étant pas de détruire nos doux souvenirs d’enfances (ça reste des productions littéraires commandées par Disney et sur lesquelles Disney a toujours des droits…) ces histoires sont écrites de manière à respecter l’histoire originelle et même, à la sublimer. C’est en tout cas mon point de vu sur cette version de la Belle et la Bête.

Ainsi, comme je l’ai dit plus haut, cette version de Twisted Tale complète la première histoire originale. Elle n’est pas du tout basée sur un manque d’imagination ou d’originalité dans le fait d’écrire une histoire. Bien au contraire, dans le cas de cette réécriture « Histoire Éternelle », je trouve personnellement qu’elle la complète à tel point que j’ai du mal à me dire que l’histoire originale et celle-ci puissent-être dissociées. Liz Braswell a réussi à m’emmener avec elle dans ce monde déjà connu qu’elle a pris la liberté d’agrandir. L’exercice de réécriture est là un moyen de renouveler la réflexion sur le rapport entre les œuvres et d’y construire de nouveaux liens, voire de nouveaux phénomènes. C’est la possibilité d’imaginer et d’enrichir son corpus, ou bien, celui d’un premier auteur.


Si l’on part du principe où une histoire n’est jamais réellement terminée, que tout peut continuer à être raconté à l’infini, alors nous pourrions nous demander si, une fois écrite, l’histoire appartient encore à son auteur initial ? En quoi le lecteur ne serait-il pas libre, lui-aussi, d’y apporter son grain de folie pour l’enrichir, la compléter ou répondre à des questions laissées en suspens ? Ainsi, ces réécritures de contes de fées trouveraient tout leur intérêt…et plus encore !

Il y a, à ce jour, beaucoup d’autres Twisted Tales qui sont sortis face au succès rencontré. Hachette a même développé une collection de romans qui met en avant les Villains de Disney et raconte les histoires de leur point de vu à eux. C’est le cas du roman « La bête » qui nous permet de suivre l’histoire de la Belle et la Bête à travers les yeux de la bête. De quoi, nous immerger encore plus dans le monde de nos héros d’enfance. Vous pouvez vous les procurer facilement en cliquant sur le lien suivant :

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Elo-Esperanza

QU’EST-CE QUE L’UCHRONIE ?

L’uchronie – Qu’est-ce que c’est ? 🤔

L’uchronie est un néologisme créé au XIXe siècle par Charles Renouvier, philosophe français, entré dans le dictionnaire français en 1913 et dans le Nouveau Larousse Universel en 1948. Ce mot est fondé sur le modèle de l’utopie : la lettre u- est un préfixe de négation et le mot « chronie » vient du grec « chronos » qui signifie « temps ». Étymologiquement, l’uchronie est donc « un non-temps », un temps qui n’existe pas ou qui n’a pas existé, autrement dit, une uchronie est un récit d’événements fictifs qui a pour point de départ une époque ou un évènement historique. L’Histoire en elle-même devient un évènement déclencheur au récit. Par exemple, nous pourrions imaginer une histoire en partant du sujet suivant : « Et si les alliés n’avaient jamais débarqué… » et écrire ainsi une œuvre uchronique.

Régis Messac, écrivain du début du XXe siècle, dit, en 1936, que l’uchronie est une « Terre inconnue, située à côté ou en dehors du temps, découverte par le philosophe Charles Renouvier, et où sont relégués, comme de vieilles lunes, les événements qui auraient pu arriver mais qui ne sont pas arrivés. ». L’uchronie est donc le récit qui prend forme lorsque l’on imagine ce qu’il se serait passé si tel ou tel événement se serait passé autrement.

Même si ce néologisme date du XIXe siècle, l’uchronie – sans être ainsi nommée – existe depuis bien longtemps. L’exemple le plus ancien que nous ayons est « Histoire de Rome depuis sa fondation » de Tite Live, où ce dernier formule l’hypothèse qu’Alexandre Le Grand ait lancé une conquête à l’Ouest plutôt qu’à l’Est et aurait attaqué Rome au IVe siècle avant Jésus-Christ. En France, la première œuvre semble être le roman de Louis Napoléon Geoffroy-Château, beau-frère de Napoléon Ier, intitulé « Napoléon et la conquête du monde », où l’auteur part du postulat que Napoléon aurait fui Moscou avant le désastreux hiver 1812. Selon lui, l’empereur aurait eu assez de forces militaires pour conquérir le monde.

C’est en 1976 que Charles Renouvier publie son uchronie ; « L’utopie dans l’histoire » où il développe une Histoire de la civilisation européenne telle qu’elle n’a pas été mais qu’elle aurait pu être. Il met en évidence ce qui est appelé « le point de divergence », c’est-à-dire l’élément ou le moment qui fait basculer l’histoire dans la fiction. Une théorie nommée « Multivers » stipule que des points de divergences surviennent à chaque instant, à chacun de nos choix, créant sans cesse une multitude d’univers parallèles ayant chacun des conséquences différentes plus ou moins bonnes ou mauvaises et faisant entrer également en jeu la théorie de « l’effet papillon »[1]. Par exemple un univers se serait créé si les dinosaures n’avaient pas disparu et un autre si l’Empire Romain avait perduré, etc. Cette théorie est à la base d’une grande partie d’intrigues de livres dont se servent divers auteurs comme Pierre Pevel, mais également de nombreux scénaristes de films, de séries (comme ceux de la série télévisée « Fringe » de J.J Abrams), de comics ou de bandes-dessinées.

L’effet papillon est matérialisé par une chaîne d’événements qui se suivent les uns les autres et dont le précédent influe sur le suivant. Ainsi, on part d’un événement insignifiant au début de la chaîne pour arriver à une chose catastrophique (ou du moins très différente de la première) à la fin.

Et lorsque le changement évoqué dans un contexte historique est une source de magie, on parle d’Uchronie de Fantasy. C’est le cas d’histoires qui mêlent le roman historique à la fantasy. Ces romans reprennent des évènements historiques en y insérant des éléments surnaturels.

Pierre Pevel (« Les Lames du Cardinal », « Le Paris des Merveilles ») est un écrivain français adepte de ce genre littéraire. On peut également citer « Les Royaumes du Nord » de Philip Pullman ou encore « L’âge de déraison » de Greg Keyes.

Un super procédé pour laisser libre cours à notre imagination, vous ne trouvez pas ? Personnellement, je trouve ce procédé fascinant et tellement intriguant dans un roman.

Pour vous donner une idée de ce que donne le procédé de l’uchronie dans les romans, j’aime beaucoup citer les romans de Pierre Pevel et plus particulièrement la trilogie du « Paris des Merveilles » qui a été le sujet de mon mémoire de première année de mon Master de Recherches en Lettres Modernes. Je vous renvoie d’ailleurs à mon analyse sur son roman « Le Paris des Merveilles » (en cliquant ici). Dans ce roman Pierre Pevel s’adresse beaucoup aux lecteurs (de très nombreuses fois dans la trilogie) leur demandant la « permission » de changer l’Histoire, créant ainsi un lien intime avec eux et les mêlant à ces changements, les rendant complices – voire même co-créateurs – de ce monde parallèle qui n’a pas existé mais qui aurait pu exister. Enfin, il utilise un vocabulaire associé à l’utilisation de l’uchronie en posant la question : « Que se serait-il passé si » qui incite à l’imagination de nouveaux événements. Il donne une éventuelle explication à ces changements dans son quatrième de couverture : « une conjonction astrale propice » ou « un caprice du destin ». Et pour terminer, il propose aux lecteurs de se transporter « au début du XXe siècle, en France », époque où se déroule sa trilogie uchronique. En quelque-sorte, à travers ses mots, Pierre Pevel transforme son roman en machine à remonter le temps et, en plus d’indiquer explicitement l’uchronie de son intrigue, scelle le pacte de lecture avec son lectorat, qui ne cessera d’alimenter au fil de l’histoire par de nombreuses autres adresses à leur attention.

Si vous voulez vous procurez le livres, c’est par ici : FNAC

Elo-Esperanza

MON VOYAGE AU SENEGAL

Voyage au Sénégal – Part 1

« Fais tes bagages chérie, on se barre au Sénégal ! » Bon, ça ne s’est pas tout à fait passé comme ça, mais presque. Fin Mars, j’ai appris que je partais au Sénégal pendant 1 semaine et que ce voyage était prévu 1 mois après. Whaaaaaaat ? Mais j’ai pas mon Passeport !? 🤯 Un voyage de famille, entièrement organisé par ma belle-mère (encore infiniment Merci 🙏😘) qui souhaitait emmener tous ses enfants et leurs familles respectives en voyage.

Ni une, ni deux, 1 mois pour tout préparer, se faire vacciner, calmer ses appréhensions à l’idée de partir en Afrique (maladie, hygiène, sécurité, etc), recevoir mon passeport dans les temps… bref… 1 mois de stress, mais pour au final, vivre mon 1er voyage hors Europe et me créer de magnifiques souvenirs et ouvrir mon esprit, humainement ! 😍

Même si ce n’était pas gagné, j’ai eu mon passeport 2 jours avant le départ (Ouf !) Et j’ai pu m’envoler !

Je ne suis quasiment jamais partie en voyage, si ce n’est un voyage en Grèce quand j’étais en 3e, et une semaine en Suisse en 2020. C’est déjà super, mais ça reste l’Europe et ce n’est pas très dépaysant. Alors autant vous dire que ce voyage au Sénégal était pour moi comme un baptême. Et quel voyage ! Une fois arrivée là-bas, toutes mes peurs se sont envolées. J’ai vu la pauvreté, j’ai vu la sécheresse, mais j’ai surtout vécu une superbe expérience humaine. Durant ce voyage, mon esprit s’est ouvert aux autres et j’ai eu des expériences et des discussions très enrichissantes en plus de vivre de supers moments avec ma belle-famille, ce qui a resserré les liens entre nous. Je reviens « grandie » de ce voyage. J’ai passé une super semaine et maintenant, j’ai encore plus envie de voyager !

Voyage au Sénégal – Part 2

Le Safari ! Un des moments que j’attendais le plus de ce voyage au Sénégal ! Voir des animaux dans leur habitat naturel, dans des réserves protégées. Des lions, des girafes, des crocrodiles (ou des crocodiles pour les puristes), des rhinocéros, des Pumbaa (ou des phacochères si vous préférez…), des singes, des gazelles, des impalas (…qui étaient bien là… ok, je sors….), des oiseaux de toutes les couleurs, des zèbres… Mes yeux étaient émerveillés de voir tous ces animaux de la savane libres et si proches de nous ! J’étais comme une enfant de 5 ans qu’on emmène au Zoo pour la première fois, mais un zoo grandeur nature ! Il ne manquait plus que les BO du Roi Lion résonnent autour de moi, et j’aurais cru rêver un de mes Disney préférés ! 😍🤩

Un rêve s’est réalisé pour moi à ce moment-là. Jamais je pensais un jour pouvoir faire un Safari dans ma vie. Nous avons vu un girafon d’une semaine à peine, des singes portant leurs bébés accrochés sur leur ventre, des pumbaa (ok, phacochères) marcher sur leurs genoux parce qu’ils n’ont pas de cou pour baisser leur tête et manger ce qui se trouve par terre et des lions qui voulaient faire des bébés. 😅 J’ai adoré… L’amoureuse des animaux que je suis a été comblée…

Voyage au Sénégal- Partie 3

Dakar ! La Capitale ! Impossible de ne pas y faire un petit tour durant ce voyage.

Nous avons visité la ville en voiture et nous nous sommes arrêté pour nous promener dans son fameux marché, faire un coucou à l’institut français pour déposer des livres offerts par @romanito.suerte et voir la côte Atlantique.

Mais, c’est le monument de la renaissance africaine symbolisée par cette magnifique statue de 52 mètres (et ses 200 marches !) qui a le plus retenue mon attention ! Majestueuse, elle est faite en bronze et représente un homme aux muscles saillants jaillissant du cratère d’une des collines des Mamelles. Torse nu, il porte sur son bras gauche un enfant tout en enveloppant de l’autre, une femme.

« L’homme, la femme et leur enfant feront face au soleil, symbolisant l’ouverture du continent au reste du monde. C’est une force de propulsion et d’attraction dans la grandeur, la stabilité et la pérennité de l’Afrique », explique le président Wade.

Voyage au Sénégal – Partie 4

L’île de Gorée.

C’est certainement l’endroit que l’on nous a le plus recommandé au Sénégal. L’île de Gorée est un endroit tristement symbolique dans l’histoire de la traite négrière. C’est de cette île que partaient les esclaves vers les Amériques. Un aller sans retour, qui se finissait parfois au fond de l’eau, avec les requins. C’est une ‘île-mémoire’ pleine d’émotions et chargée d’histoire. On en ressort bouleversés, Romain et moi.

Il est impressionnant de voir une des nombreuses « maisons des esclaves » (il n’y en a plus qu’une seule qui se visite aujourd’hui) et d’imaginer le calvaire vécu par les esclaves, constater les pièces dans lesquelles ils étaient « stockés » (c’est le mot employé par notre guide et cela m’a choquée car ce simple mot veut absolument tout dire sur la condition des esclaves à l’époque). On nous a également expliqué qu’à ce moment-là, l’île était infestée de requins, attirés par les morts que l’on jetait à la mer…

Aussi, notre guide nous a dit qu’aujourd’hui on savait de sources sûres que les ancêtres des Guadeloupéens venaient du Sénégal et étaient donc obligatoirement passés par l’île de Gorée.

Une visite autant émouvante qu’enrichissante !

Gorée restera un des endroits les plus remarquables que j’ai visité dans ma vie.

Voyage au Sénégal – Partie 5 et fin

Ce voyage au Sénégal a aussi et surtout été un voyage détente avec ma belle-famille. L’hôtel 5 étoiles, la piscine, la plage privée, les magnifiques couchers de soleil sous les cocotiers, les buffets à volonté et la farniente au soleil.

Certes, j’ai vu la pauvreté, avec, notamment, la visite d’un village Peul. A ce moment-là, on ne peut que attester, nous, occidentaux, de la chance et du confort que nous avons au quotidien. Nos soucis deviennent tout petits dans ces moments-là…

Mais, j’ai aussi profité de la beauté du pays qui offre un cadre idyllique pour le repos, celui du corps, mais aussi celui de l’esprit.

L’objectif de ce voyage inespéré et unique pour moi était principalement de me rapprocher de ma belle-famille : de ma belle-mère et de son mari, de mes belles-soeurs, de mes beaux-frères et de mes nièces. Avec un voyage pareil, on ne peut que se créer des souvenirs inoubliables et resserrer les liens. On aura vécu ça ensemble et ce séjour nous a permis d’apprendre à mieux nous connaître, à nous voir sous un aspect autre que celui que l’on montre durant les repas de famille. Cela représente le bonus de ce voyage à mes yeux. 🥰

Mais durant ce voyage j’ai aussi passé beaucoup de temps avec le fils de Romain, mon beau-fils, Maxence, âgé de 11 ans. Le voir s’amuser, rire ou encore jouer au djembe, ainsi que nos moments passés tous les 2 au petit déjeuner le matin ou nos jeux dans la piscine représentent pour moi de doux souvenirs précieux aujourd’hui. D’ailleurs, toute sa vie, il pourra dire qu’il a appris à nager (avec son tonton Jo) au Sénégal ! Quelle chance ! 😁

Un voyage qui a rechargé mon corps et mon cœur, ouvert mon esprit, enrichi mon être.

Vivement le prochain…

Elo-Esperanza

SACRÉ BORDEL – BIGFLO ET OLI

C’est la grande surprise de ces dernières semaines, Biglfo et Oli sont de retour après 1 an et demi d’absence ! Et outre le fait que Bigflo ait laissé tomber sa casquette, c’est la manière dont ils sont réapparus ainsi que le message poignant de leur morceau qui a suscité la curiosité des uns et des autres.

Fidèles à eux-mêmes, c’est proche du public – et même en plein milieu du public – qu’ils ont décidé de faire leur grand retour, comme pour montrer que malgré leur vie de rêve, ils gardent un pied dans la vraie vie, avec nous, au milieu de nous. Souvent, on peut avoir une image des artistes connus restant loin du public, gardant leurs distances pour se protéger (ce qui est compréhensible), tournant leurs clips à l’écart et faisant « coucou » de loin. A l’image de Stromae avec son clip « Formidable », Bigflo et Oli ont surpris tout le monde avec leur cube de verre posé sans prévenir en plein milieu de plusieurs villes (Toulouse, Paris, Peyragudes dans les Pyrénées et Lauzerte dans le Tarn-Et-Garonne) afin de tourner leur clip « Sacré Bordel ». Les passants chanceux d’être au bon endroit au bon moment ont alors pu vivre un moment unique.

En écoutant « Sacré Bordel », ma première impression était l’agréable surprise de constater un retour aux sources pour Bigflo et Oli. En effet, l’écriture et la construction du morceau rappellent celles présentes sur les morceaux de leur premier album. Il n’est sans nul doute que les puristes visionnaires n’ont pu s’empêcher de faire le parallèle entre ce nouveau titre et celui de « Je suis » sorti en 2015. A cette époque, chaque morceau portait un message fort et les paroles étaient percutantes. Bien que visionnaires dans l’âme, je n’avais pas complètement retrouvé cela sur les 2 albums qui ont suivis, plus « commerciaux – passables en radio » à mon goût face au succès grandissant qu’il fallait alimenter pour l’ancrer le plus possible dans l’esprit populaire (toutefois, cela ne m’a pas empêchée pour autant d’apprécier ces deux albums pour autant). Tous les artistes passent par là à un moment ou à un autre dans leur carrière (il faut bien rentrer (un peu) dans le moule si on veut se faire voir, c’est comme ça.)

Je suis donc heureuse d’entendre un nouveau son de Biglfo et Oli reflétant ce rap conscient qui, personnellement, m’a fait aimer leur duo. Je fais partie de ceux qui donnent (presque) plus d’importance aux paroles des chansons qu’à leurs sonorités.

En ce qui concerne le message, ils expriment les ambivalences de la société (ici la société française les concernant) où toute parole ou faits et gestes sont décryptés et analysés, où le jugement est roi et où la sensation de marcher sur des oeufs est omniprésente :


« Beaucoup de questions, peu de réponses, j’ai que les paroles d’une chanson
Comment être un artiste engagé quand je sais pas vraiment quoi penser ?
[…]
On rejette la faute sur l’autre, mais les autres, c’est nous »


Le racisme, les différences et les préjugés rencontrés en France sont mis en avant par les deux frères, perdus entre la compréhension de cette réalité et leur amour pour leur pays et l’humanité qu’ils y voient malgré tout.


Oli : « Ça t’fait bizarre mais je l’aime, ce pays, celui qui me taxe et me couvre d’impôts
Celui qui paye pour moi à la pharmacie, qui m’emmenait gratuit voir la mer en colo’
Son histoire, j’en connais ses horreurs mais aussi sa puissance
J’suis pas responsable de ses erreurs mais j’dois faire avec ses conséquences »
Flo : « Elle est belle ma France et son terroir, même si c’est pas moi qu’elle voit dans l’miroir
J’me dis qu’on pourrait le faire, briser le plafond de verre
Au lieu de pointer les différences de chacun, s’concentrer sur tout c’qu’on a en commun »

On voit très bien avec ces deux citations que les frères jouent avec des contrastes en construisant leurs phrases sous forme d’antithèse. Ils aiment un pays malgré ses défauts et ses déboires, et donnent du poids à la sincérité de leurs dires en précisant qu’ils sont parfois eux-aussi victimes de ses travers. Tout le texte est construit de cette manière, faisant osciller le message du morceau tantôt vers le bon côté, tantôt vers le mauvais côté, faisant ainsi ressortir à travers leurs mots et leur construction le sentiment de discordance qui règne en eux. Pour aller plus loin, ce morceau pourrait même être l’antithèse de leur morceau « Bienvenue chez moi » où Bigflo et Oli mettaient à l’honneur la France et ses différentes régions en rendant hommage à toutes ces diversités et spécialités qui font la beauté de la France et nous rendent fiers de nos régions et de notre pays. Ce n’est donc pas la première fois que les deux frères écrivent sur ce sujet.

Sur la construction de ce morceau, on peut également remarquer que les couplets des deux frères sont quasiment construits en miroir, comme on peut le voir avec les deux citations précédentes. Les deux frères commencent leur couplet respectif par des questions qu’ils se posent à eux-mêmes tout en soulevant des problèmes de société, comme le racisme, l’économie, le social ou l’Histoire de la France avec ses conséquences et son évolution. Toutefois le grand frère, Flo, semble tenter d’apporter plus de réponses comme pour apaiser ou protéger le petit frère, Oli (7 questions pour Oli contre 3 pour Flo). D’ailleurs, Flo, le dit dès le début de son couplet : « Beaucoup de questions, peu de réponses ». Il va donc y remédier. Et pour cela, la famille, leurs origines et leurs expériences sont leurs principales sources d’inspiration, donnant à leur morceau un poids plus sincère et plus expressif. Tout le monde peut ainsi facilement se reconnaître à travers leur texte.

Et pour finir, j’aime beaucoup la personnification qu’Oli fait de la France, qui me parle beaucoup : « J’aime la France, comme une tante avec qui j’suis pas toujours d’accord, qui fait trop peu d’efforts
Mais pour qui je chialerai toutes les larmes de mon corps à sa mort ». Il a tout dit.

Bigflo et Oli ont donc misé sur un message fort pour leur retour, bien que cela soit courageux quand on connait le contexte européen tendu actuellement et le fait que la France soit en période d’élection présidentielle et de législative. Les jugements et amalgames les concernant vont bon train depuis la sortie du morceau, politisant leurs paroles ou au contraire leur donnant le beau rôle d’artistes solidaires et tolérants. Ces « pseudo » polémiques (qui n’en sont pas) peuvent aussi être une manière réfléchie des artistes – pleinement conscients du contexte durant lequel leur son allait paraître – de faire une pierre deux coups en concrétisant le message de « Sacré Bordel » et en ironisant sur le titre de leur morceau. Un bon moyen de se poser des questions sur cette manière de gérer les informations que nous recevons et les jugements que nous portons sans faire la part des chose, sans réflexions, et en oubliant, bien souvent, de simplement apprécier un bon morceau.

Version Live du titre « Sacré Bordel »

Sans surprise, j’aime beaucoup ce morceau et attends avec impatience leur nouvel album qui sortira le 24 Juin prochain et pour lequel Bigflo et Oli ont décidé de fêter la sortie le jour même, sur la scène de l’AccorHotels Arena de Paris. Et fidèle à leur adage de rester proche de leurs fans, c’est le public qui, à la suite de quelques jours de sondage, à choisi le titre et la pochette de ce nouvel opus.

Elo-Esperanza